Can you tell I'm a little bit hungry? [Eric]

Bon je te laisse, je dois... aller chez le dentiste...

Lâcha-t-il en embrassant le front d'Autu... non, Alison. De toutes façons il les appelait toute par le surnom Bébé, de ce fait , il ne se trompait jamais dans les prénoms. évidemment qu'il avait menti. C'eût été trop facile. Il avait dit cela comme il aurait dit: je dois repeindre les volets de ma grand-mère. La pauvre, elle s'en retournerait dans sa tombe... Il avait besoin de se retrouver seul, sur le toit peut-être, à contempler le campus muet dans la nuit noire et réfléchir à quelques nouvelles manipulations machiavéliques. Il sortit alors du hall où il avait retrouvé Alison et grimpa les marches quatre à quatre en tapotant son paquet de cigarettes qui trainait toujours au fond de la poche de son blazer -moche- aux couleurs de l'école. Il poussa légèrement la porte de bois qui menait au toit, et s'arrêta quelques instants. Il huma l'air frais de la nuit, si seulement quelques flocons de neige pouvaient avoir l'obligeance de tomber... Rob adorait la neige à un point... Même les filles n'aimaient pas autant la neige que lui. La neige évoquait tellement de souvenirs au jeune britannique. Mais il les écarta très vite de ses pensées secrètes et s'assit au bord d'un muret.

Là il sortit son paquet de Marlboro et alluma sa cigarette. Il espérait que le temps allait bientôt se réchauffer afin que reprenne la saison de rugby. Ici tout le monde préférait de loin le football américain... Les loosers. A force de porter dix kilos de protections ils avaient l'air de chochotte. Non non, les rugbymen eux au moins n'avaient pas peur de se faire mal. Le sang coule à flot et ils insistent pour retourner sur le terrain... Y a pas photo entre les deux! Perdu dans ses pensées sportives, il en fut tiré par le bruit de la porte. Sans vraiment savoir pourquoi, il savait que c'était son Patrick qui venait d'arriver.

Je me doutais que tu allais venir...

Il était assez tard, et dehors il faisait déjà nuit noire. Les soirs d'été manquaient à Eric, il aimait voir le soleil se coucher lentement et se dire que tant que la nuit n'était pas encore là, c'était raisonnable de rester debout. Mais d'un naturel résistant, et ayant acquis cette capacité à faire la fête sans penser à son lit, il pouvait être en forme avec seulement quatre ou cinq heures de sommeil. C'était aussi un grand lèvet-tôt. Tous ceux qui le côtoyaient étaient étonnés de le voir se lever à sept heure strente, alors qu'il s'était couché trois heures plus tôt. Mais c'était comme ça on ne change pas ses habitudes. Et puis il aimait beaucoup le proverbe "l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt". La plupart du temps il répondait avec un grand sourire qu'il aimait tellement la vie qu'il en voulait pas manquer une seule minute de sa journée. C'était sûrement cette dernière phrase qui lui correspondait le mieux. Eric, après s'être tourné et retourné cent fois dans son lit, avait abandonné l'idée de dormir. En tout cas à cette heure-ci. Tout aurait été plus simple si Cosntance avait été là, mais ce soir elle était introuvable. Il s'était calmé en se disant qu'elle avait le droit de passer du temps avec ses amies et qu'elle ne lui appartenait pas, tout comme lui ne lui appartenait pas. Mais son absence lui pesait. D'ailleurs c'était à elle qu'il pensait lorsqu'il avait tenté de tomber dans les bras de Morphée. Ces dernires temps, leur relation avait changé. Connie lui manquait de plus en plus, et lorsqu'il s'imaginait avec une femme, un seul prénom apparaissait : Constance. Mais il ne savait pas ce que tout cela signifiait. Ils se connaissaient depuis longtemps, et ils étaient bien ensemble dans cette situation qu'ils avaient crée. Mais ils n'avaient jamais parlé de se mettre en couple officiellement, de sentiments. Il y avait d'une part leur amitié, et de l'autre leurs parties de sexe. Mais il n'avait jamais été question de mélanger cela à de l'amour. Pourtant plus Eric y pensait et plus il se disait, que dans peu de temps, il devrait aborder le sujet avec Constance. Et cette prédiction, ce pronostic l'effrayait énormément. Il ne voulait pas perdre Connie, ni leu relation actuelle. Il était bien comme ça.

Eric était en train de monter les escaliers qui menaient au toit. Il adorait cet endroit, notamment parce qu'il y passait beaucoup de temps avec son acolyte, Robbie, alias Bob ! C'était hallucinant le nombre de délires et de fous rires qu'ils avaient eu ici. Mais parfois ils parlaient de choses plus sérieuses. Et Eric se disait que si Robbie était là ce soir, ils discuteraient de leurs "problèmes" actuels. Il poussa la porte et avança. Une fois sur le toit, il la laissa se refermer docuement puis marcha encore un peu. Il tourna la tête et vit Rob'. Il laissa échapper un petit rire.

Et moi je savais que je te trouverai ici..

Il le rejoignit.